Jérémy persiste à la Morzine Haut Chablais (135 Km-3900 m) scratch:4, caté:4
Résultats Malgré une météo favorable ce weekend, c’est finalement sous une plus fine que je me présente au départ de la Morzine haut Chablais. Contrairement à l’année dernière ou j’avais couru pour la victoire sur le petit parcours je m’aligne cette année sur un chantier de plus grande envergure. Avec près de 4000 m annoncés ce sera ma première sortie de ce calibre cette année alors secrètement, compte tenu de toutes les Cyclos organisées ce weekend, j’espère que le plateau ne sera pas trop relevé.
Sur ce point, ce sera une grande déconvenue…. Dès le départ, J.Moreels et M.Minnaert enroulent du braquet et limite l’échauffement à son plus simple appareil. Arrivé au lac de Montriond c’est au tour de L.Ruffaut de placer des mines et de tester le groupe. Dans la montée de Joux verte, seul A.Comparat semble facile alors que la quinzaine de coureurs en tète monte à bloc. Comme à mon habitude il me faut le temps de chauffer mon gros moteur diesel et je suis à la peine dans cette première ascension. Rien d’effrayant, les sensations sont bonnes et je sais que le regroupement sera possible après le col mais j’en prends un coup sur la confiance. De retour à Morzine J.Moreels prends quelques longueurs en direction du col du Corbier. Dans la montée, comme c’était à prévoir les frères Ruffaut et A.Comparat creusent l’écart. Seuls J.Phanon et Jürgen parviennent à tenir leur roue quelques minutes mais finissent par les voir filer. Derrière, un groupe de 10 poursuivants avec notamment R.Lourd, JF.Pessey, M.Minnaert, D.De Vecchi, F.Hudry et moi même plafonne à 1″30 des 3 hommes de tête malgré le gros boulot de Jean-Francis dans le col du Grand Taillet.
Après une courte descente sur une route certes humide mais pas détrempée nous arrivons sur l’enchainement cote de la Vermaz et col de Jambaz. Si la première cote est avalée à vive allure, le col de la Jambaz et ses faibles pourcentages permettent de souffler un peu. Comme d’autres, j’essaye d’en garder un peu sous la pédale pour la suite et de bien m’alimenter même si la fraicheur du jour permettra de se contenter des deux bidons du départ. En conséquence, l’entente dans le groupe n’est pas excellente et les relais un peu laborieux. Rodolphe fera un gros boulot sur cette portion mais devant Loic et Alban poursuivent leur démonstration de force en solitaire. Arrivé au pied du col de la Ramaz, Jean-Francis s’empresse de faire exploser le groupe dans les premières rampes. Jérôme le suit alors que les 2 belges Michiel et Jürgen coincent un peu. Je ne parviens pas à recoller mais poursuit mon effort à bloc au train, sans trop perdre de terrain. A plus de 1300m/h au bout de 3h de course, je donne le maximum. Derrière moi, Rodolphe coince et ne parviendra pas à revenir.
Les écarts ne se creuseront pas plus sur les 5 derniers Km du col et je comprends à ma grande joie que je parviendrai à revenir sur les belges. Arrivé au Sommand, ils remettent du braquet pour revenir en force sur les 2 de devant. Au sommet nous basculons donc à 5. Michiel réalise la descente à bloc, je parviens à suivre l’allure dans cet exercice que je trouve toujours aussi périlleux mais dans lequel je progresse incontestablement. Une épingle scabreuse et nous filons vers le col de l’Encrenaz plus roulant et plus irrégulier que le précédent. Alors qu’au fil des accélérations nous rattrapons P.Ruffaut victime d’une défaillance, Jérôme et Jürgen concèdent quant à eux quelques longueurs. En vue du sommet nous ne sommes plus que 3, Michiel, Jean-Francis et moi. Je m’étonne de mon état de fraicheur, je suis entrain de réaliser une de mes plus belle performance et je commence à rêver d’une place sur le podium. Pas le temps de cogiter puisque nous descendons encore une fois à toute allure sur Morzine. Il ne reste que 5 km pour remonter aux Gets, vent de dos sur de faibles pourcentages. Dans la montée je fais l’effort, tout comme Jean-Francis pour maintenir le tempo, à l’inverse Michiel roule clairement dans la réserve.
A quelques hectomètres de l’arrivée il m’en reste bien assez dans les guiboles pour tenter quelques chose. Malheureusement à force d’attendre je me fais surprendre par l’accélération de Michiel et ne peux qu’aller me batailler pour la 4eme place. Même si j’échoue au pied du podium, ce fut une de mes plus belle épreuve. Malgré mes doutes, j’avais les jambes, aujourd’hui, pour rouler avec les plus costauds et finir en beauté… et avec fierté ! Jérémy