Le canal du midi (par Alexandre C.)

Posted octobre 9th, 2012 by StephS

Cela faisait longtemps que l’idée de faire le canal du midi en vélo et en famille me trottait dans la tête. Les mauvaises langues diront que c’est normal car il faut beaucoup de temps pour sortir du néant immense que peut contenir mon cerveau …

Mais il fallait trouver la bonne formule et surtout le bon moment. Avant, les enfants étaient trop jeunes et sûrement pas capables de faire 250 km de vélo.

L’âge n’étant maintenant plus une vraie contrainte, quelle formule appliquer ? La bonne distance à parcourir étant évaluée à 20 km par jour, il nous faudra donc environ 13 étapes pour parcourir toute la longueur du canal.

L’option full autonomy s’est vite retrouvée impossible du fait de l’écartement conséquent entre chaque camping et de la faible largeur du chemin de halage en certains endroits (exit notre remorque 2 roues achetées d’occas’ au trocathlon pour l’occasion).

L’option gîte étant trop contraignante du point de vue étape et prix, nous nous sommes finalement arrêté sur l’option caravane+camping comme camp de base pour plusieurs étapes. Donc au final, nous allons en voiture au point de départ de l’étape (fin de la dernière) puis parcours en famille du canal avec une pause pique-nique à mi-étape. A la fin de l’étape, je laisse toute la petite famille se reposer le temps d’un petit CLM en VTT pour retourner chercher la voiture.

Et dans quel sens le faire ? Etang de Thau – Toulouse ou Toulouse – étang de Thau ? Après prise de renseignements, le second est plus judicieux à cause du vent qui souffle plus souvent de la terre vers la mer que le contraire.

 Côté matos, Manue sur son triban trail 3 de Décathlon avec le panier pour le pique-nique sur le guidon (pas super pour le pilotage dans les petits sentiers), Fantin sur son VTT 24 » GoSport 21 vitesses (autant que sa maman !), Lorine avec son VTT 20 » Décathlon 7 vitesses (faudra sûrement quelques poussettes d’encouragement en fin d’étape). Pour moi, mon vélotaf (Focus Cypress Disc) avec de vrais pneus VTT et un porte-bagages pour le surplus d’affaires. Afin « d’immortaliser » l’exploit de la famille, le Garmin edge 205 acheté d’occas’ sur troc-vélo bien fixé sur la potence de mon Focus.

 

Première étape : Toulouse – écluse de Castanet

 Départ du premier camping situé à Montferrand à une cinquantaine de kilomètres de Toulouse en début d’après-midi (camping tip-top nickel). Première difficulté : accéder aux ponts jumeaux départ du canal alors que tout le centre ville de Toulouse est en travaux.

Enfin le départ ! La première partie est très pénible du fait qu’elle est intra-muros sur des pistes cyclables croisant la route ou passant sous des ponts peu fréquentables … Heureusement, après 5 km, la piste cyclable devient plus agréable bien que très fréquentée par les cyclistes et joggeurs locaux. Cette première étape se termine assez rapidement aux écluses de Castanet après 15 km pour Manue, Fantin et Lorine. Commence alors mon premier CLM en VTT pour aller rechercher l’automobile à Toulouse.

 

Seconde étape : écluse de Castanet – écluse de Laval

 Retour aux écluses de Castanet pour notre seconde étape. Nous commençons à croiser les premières péniches de plaisanciers (et oui, il y a pas mal de fainéants qui font le canal en péniche …). La piste cyclable est toujours large et agréable, mais avec beaucoup moins de monde du fait de l’éloignement relatif de Toulouse. La pause casse-croûte arrive rapidement à l’écluse de Montgiscard et son magnifique lavoir (vue la couleur verte du canal, je ne me risquerais pas à laver mon cuissard avec l’eau du canal …). Les sandwiches du jour avalés, nous repartons pour une bonne ballade entre piste cyclable et piste terreuse en contemplant le magnifique paysage du Lauragais, les ponts, les écluses, les canards, …

Et comme la veille, un p’tit CLM pour retourner chercher le Berlingo 22 km plus en avant.

L’option de rouler entre midi et 16h00 au moment le plus chaud de la journée semble être assez bonne malgré tous les conseils de ne pas le faire pour ne pas souffrir de la chaleur. Oui, il faisait chaud mais à ces heures, l’ombre des platanes bordant le canal est fort appréciable.

 

3ème étape : écluse de Laval – écluse de la Planque

 Après un jour de repos salvateur pour toutes les petites gambettes de moins de 10 ans, nous repartons de l’écluse de Laval pour l’étape suivante. Nous apprécions toujours autant la fraîcheur du canal et l’ombre des platanes. Les enfants et les adultes sont toujours autant admiratifs du paysage et des ouvrages construits.

Aujourd’hui est un grand jour, nous allons passer le point culminant de notre périple: le seuil de Naurouze, lieu de partage des eaux entre les deux versants du col portant le même nom (250 m d’altitude). Encore une belle étape avec le vent dans le dos où toute la famille a roulé avec plaisir et sans jamais rechigner.

 

4ème étape : écluse de la Planque – juste avant l’écluse de Béteille

 Etape de transition pour changer de camping. Nous retournons donc à l’écluse de la Planque avec la voiture et la caravane que nous laissons sous l’œil vigilant de l’éclusier qui est super sympa.

Nous partons donc en direction de Castelnaudary, capitale mondiale du cassoulet (sniff , pas le temps de s’arrêter pour en déguster un) et ville natale du non moins célèbre Pierre Perret (et c’est parti pour un grand moment de chanson « Tout, tout, tout, je vous dirai tout sur le zizi, le vrai le faux, le laid le beau, … »).

La piste est de temps en temps beaucoup moins large que d’habitude et le croisement avec ceux qui font le canal dans l’autre sens n’est pas toujours évident pour les enfants. Le moment de retourner chercher l’attelage arrive au croisement entre le canal et la D33 juste avant l’écluse de Béteille. Pendant que je retourne à la Planque, Manue, Fantin et Lorine vont courageusement au camping que nous avions sélectionné, 2,5 km plus loin à Alzonne. Grosse erreur car le responsable du camping est un gros c.. (et même plein d’autres noms d’oiseaux que je ne dirais pas ici) qui les jette car nous n’avions pas réservé à l’avance. Je les récupère donc à la terrasse du troquet du village et nous allons 30 kms plus loin dans le camping de Trèbes, qui nous servira de camp de base 2 pour un petit moment. Nous y avons gagné au change car le camping était pas mal.

 

5ème étape : écluse de Béteille – écluse de Fresquel simple

 Depuis peu, le vent a tourné et nous avons le vent dans le nez. La petite famille avance courageusement malgré les racines de platanes de plus en plus nombreuses et les chemins de halages de plus en plus petits ou mal entretenus. Lors de cette étape nous passons très près de la magnifique citadelle de Carcassonne. Les kilomètres faisant, cela fait 2 ou 3 étapes où j’aide un peu Lorine en fin d’étape en la poussant légèrement. Mais ne lui dites rien, elle a aussi mauvais caractère que son père (enfin sa mère mais si je le dis, j’aurais la soupe à la grimace …).

Les CLM de retour sont de plus en plus difficiles car malgré le manque de dénivelé positif et le vent arrière, le pilotage devient très sportif avec quelques frayeurs de temps en temps (je ne suis pas passer loin d’un plongeon dans le canal à 30 km/h!).

 

6ème étape : écluse de Fresquel simple – écluse de Trèbes

L’étape galère ! C’est simple, elle se résume à 8,5 km de casse-bonbons par Fantin qui est fatigué et donc pénible comme s- -ère (à vous de remplacer les tirets par la lettre qui va bien). On coupe court et on rentre directement au camping.

 

7ème étape : écluse de Trèbes – port de la Redorte

 Espérons que l’après-midi de repos et la piscine municipale (comprise dans le camping) ont redonné du baume au cœur aux 2 petits cyclistes en herbe. Aujourd’hui en plus des photos, j’ai installé la nano sur mon casque pour prendre quelques films souvenirs de notre périple.

Lors de cette étape,nous restons un long moment à l’écluse de l’aiguille pour admirer les étranges sculptures fabriquées par l’éclusier.

Le retour CLM fut très sportif avec pas mal de zones nécessitant un pilotage pointu pour ne pas se retrouver à la baille.

 

8ème étape : port de la Redorte – Roubia

 Nouvelle étape de transition. Nous partons donc du camping avec tout l’attirail pour le laisser au port de la Redorte, bien à l’ombre d’un platane. En parlant de platanes, il yen a de plus en plus de malades ou morts qui présentent une entaille à leurs bases et qui vont donc être coupés prochainement. C’est triste de voir ces arbres plus que bicentenaires dans cet état, surtout que c’est leur présence qui donne un véritable cachet au canal.

Cette étape fut encore chaude et venteuse, mais super sympa. Je laisse donc la petite famille sur un petit banc taillé dans la pierre au village de Roubia, à côté d’un petit vieux bonhomme.

Donc CLM de récupération de la maison à roulette et retour à Roubia pour récupérer tout le monde. Et là, Manue et les enfants sont en compagnie d’une ribambelle de petits vieux bonhommes sympathiques, dont un de 83 ans qui essayait d’emballer Manue ! Heureusement que je suis arrivé à temps.

Après avoir chargé nos fidèles destriers sur le toit du berlingo, direction le camping municipal de Bize-Minervois, camp de base 3.

 

9ème étape : juste après Paraza – croisement D36

 Première étape faite en fin d’après-midi « pour tester le créneau ».

Nous ne repartons pas directement de Roubia car le chemin de hallage disparaît au profit de la nationale sur quelques kilomètres. Le chemin est assez large pour pouvoir rouler à 2 de front pendant plusieurs kilomètres. Le Somail possède un magnifique pont accolé à un bâtiment servant de couchage à la grande époque. Nous sommes également passés à port la Robine où débute le canal de la Robine qui relie le canal du midi à la méditerranée en passant par Narbonne. Le reste de l’étape se déroule sans problème jusqu’au croisement avec la départementale 36, fin de la courte étape du jour. Le retour en CLM est plus compliqué avec les premières gouttes de pluie et la fatigue aidant bien les choses.

 

10ème étape : croisement D36 – tunnel du Malpas

 L’objectif de la journée est d’atteindre le tunnel du Malpas, seul endroit où le canal disparaît sous terre afin d’éviter des détours énormes. L’étape est bien entendu plate jusqu’à la sortie de Capestang, joli petit village avec son église d’époque. C’est là que les VNF (voies navigables de France) ont décidé de draguer un peu le canal et de déposer 3 énormes monticules de terre (environ 2,50 m de haut). Lorine et Manue sont bloquées alors qu’avec Fantin on s’amuse à les passer en vélo. L’arrivée au tunnel du Malpas fut notre Alpe d’Huez récompensée par une bonne boisson rafraîchissante le temps d’attendre le « papa ».

 

11ème étape : tunnel du Malpas – écluse de Portiragnes

 Ça commence à bien sentir la fin du voyage. Nous laissons d’abord la caravane au dernier camp de base, le camping GCU de Vias avant de retourner au tunnel du Malpas. Le chemin de halage est assez bien entretenu jusqu’aux écluses de Fonserannes à l’entrée de Béziers. C’est un impressionnant ouvrage composé de 7 écluses plus communément appelé l’escalier de Fonserannes. Les enfants commençaient à trouver le temps long car cela faisait plus de 50 km que nous n’avions pas vu une seule écluse. A la sortie de Béziers, nous retrouvons une piste cyclable jusqu’à l’écluse de Portiragnes.

 

12ème étape : écluse de Portiragnes – étang de Thau (port de l’Onglou)

 Enfin la dernière étape ! Nous débutons notre dernière étape sur la piste cyclable pour quelques kilomètres avant de reprendre la piste de la brousse. La chaleur et le manque crucial d’ombre ont failli avoir raison de notre périple ; la petite troupe ne supportant pas trop la température sur-estivale du début d’après-midi. Mais heureusement l’ombre salvatrice des platanes revient au niveau des ouvrages du Libron. Après une bonne pause repos/goûter régénératrice à l’entrée d’Adge, nous repartons pour terminer notre périple en passant par l’écluse ronde d’Agde et la réserve naturelle de Bagnas, magnifique partie composée de pistes ou de sentiers étroits serpentant au milieu des roseaux. Il ne reste alors plus qu’un petit dernier kilomètre pour arriver au port des Onglous, où le canal du midi se jette dans l’étang de Thau.

Alexandre C. (et la p’tite famille)

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