Séance improvisée de jardinage à trois …
Résultats
Alors que mon fidèle vélo de CLM s’apprêtait déjà à hiberner sec plusieurs long mois durant, l’idée est venue comme ça, lors d’un entraînement du samedi : « au fait ça te dirait pas de faire Jardin … ? ». Et voilà comment deux semaines après une équipe VCFVB parfaitement improvisée se retrouve au pied de la 1ière bosse, au départ de ce fameux CLM viennois. Jean-Claude, Damien et votre serviteur sont fin décidés à en découdre avec le chrono sur les 32km et 350m de dénivelés de l’exigeant parcours.
Je lance le bal, en tâchant de ne pas nous griller d’entrée de jeu. Ce 1ier relais est un peu long à mon goût. Damien finit par me délivrer, puis Jean-Claude. Il faut dire que sans le vouloir nous avons tous les trois laissé des plumes au tour de reconnaissance bêtement réalisé sous contrainte de temps : il ne fallait pas louper l’heure du départ (j’en ai déjà assez manqué comme ça dans la saison …). Et voilà que sur la terre du bas-côté de la route Jean-Claude, en plein effort … se met à jardiner au vrai sens du terme !!! Bon sang c’est pourtant plus la saison ! Premier signe de fatigue … Heureusement il évite la chute (de peu). Nous relayons donc à deux avec Damien jusqu’au basculement vers la belle descente rapide. Là il était convenu que je mène compte-tenu de mes braquets supérieurs. Nous fleuretons avec les 70 km/h avant le fameux rond-point où l’on vire à angle droit tout à droite vers les 5 bons km de faux plat descendant. Jean-Claude remis de ses émotions reprend des couleurs et c’est plutôt Damien qui paye les 1iers efforts et raccourcit donc sagement ses relais. A 50km/h il faut rester bien concentré pour rester le plus groupé que possible sans s’accrocher ! A l’entrée de Monsteroux-Milieu deux beaux ralentisseurs me rappellent que je suis assis (ou plutôt couché !) sur un véritable bout de bois. Bon, on y croit !
Pile à la moitié du parcours, re 90° à droite, petit plateau, on attaque la deuxième montée principale, la plus sévère. Je suis en tête, c’est à mon tour de commencer à avoir les grosses cuisses. J’envoie néanmoins ce que je peux, 100m, 200m, 1km toujours devant, bon au moins je ne retarde personne. Je finis par m’en inquiéter. Quelle n’est pas ma surprise en me retournant de voir mes deux acolytes franchement détachés ! Je ralentis, au bout d’un temps interminable je les entends se rapprocher je les encourage mais en fait c’est une équipe concurrente qui me remonte ! On finit par se retrouver mais Jean-Claude est sec, et nous grimpons moins vite que lors du tour de reconnaissance ! La partie finale de la montée est heureusement plus roulante, aller le plus dur est fait. La dernière descente plus raide mais plus dangereuse nous fait rejoindre le centre de Jardin suite à une série de lacets techniques.
Reste 2,5 km de plat où il s’agit de lâcher les dernières forces. Je suis devant, je m’applique. Mais c’est alors que je perds … ma tête ! Ou plus exactement la nuque qui après les 2 tours de Jardin en position chrono ne supporte plus du tout les 450g de casque associés à la position aéro extrême. Mon champ de vision se réduit grosso modo à l’extrémité de mes prolongateurs, ma tête est balancée involontairement au gré des mouvements, plus j’essaye de la maintenir plus la douleur est grande, je suis condamné à voir vaguement la route danser devant moi. Quelle poisse, cela ne m’était encore jamais arrivé. Encore 500m, je devine plus que je ne vois Damien prendre le dernier relais. Dans la détresse je n’arrive plus à prendre sa roue. « Coupe, coupe … ! » Mais ma voix est trop faible pour qu’il ne l’entende. Enfin une espèce de grand truc bleu ciel se détache au loin, l’arche gonflable de l’arrivée !!! Je finis une dizaine de mètre derrière Damien, avec Jean-Claude au moins dans ma roue. Fin de l’histoire, il était temps !
Bien entendu le chronomètre, impitoyable, nous sanctionne toutes ces péripéties avec un temps et un classement moyen (chrono malgré tout meilleur que celui de 2010 avec Alex Crisci et Adrien Faoro, il faut dire sous la pluie). Mais pour une première improvisée, à plus de 36km/h de moyenne ce n’était finalement pas si mal. Une expérience intéressante qui donne un côté « social » bienvenu à l’exercice par nature solitaire du CLM. Et nous n’avons pas dit notre dernier mot. Pour sûr, mieux organisés, on fera mieux la prochaine fois !!! Un grand merci à Damien et Jean-Claude pour ces moments intenses et inoubliables passés ensemble.
Bonne fin de saison à tous, Stéph S.