Pyrénées 2018 ; la suite

Posted septembre 10th, 2018 by vcfvb_bigboss
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Pyrénées Etape 1 : St-Cyprien – Axat (143 km / 2610 m) par cols de Fourtou / Palomère / Jau   Strava   Photos
Superbe étape, conditions idéales, il fait beau il y a peu de circulation et pas de vent ! Au départ les paysages en plaine + premiers cols ressemblent fortement à ceux de Platja d’Aro sur la Costa 20180901_185946LBrava en Espagne. Petite pensée à nos escapades club de fin février !

Les 20 premiers km sont neutralisés, puis les chevaux sont lâchés au début du col de Fourtou. Bon ce n’est pas une course mais quand ça roule devant (et qu’on est un peu coursier dans l’âme) on se laisse facilement entraîner vers des rythmes à la limite du raisonnable. Ma résolution « pas plus de 160 puls/min » ne tient pas longtemps. Mais je calme le jeu à quelques km du col de Palomère où se trouve d’ailleurs le ravito.

Très belle descente technique sur Vinça avec d’un côté le gouffre et de l’autre des parois rocheuses de formes arrondies. Puis après un peu de roulant20180902_140545L c’est la montée vers le col de Jau à + de 1500m longue de 21km. Le début roulant à 3-4% est trompeur car à partir de la 2ième moitié la pente moyenne par km oscille entre 6 et 8%. J’ai mal géré le plein de mes gourdes (ou sous-estimé ma conso !) et dois donc économiser : pas plus de deux-trois gorgées « par km », alors qu’il commence à faire bien chaud. Pas top et d’ailleurs sur le dernier km avant le col je ne suis pas loin des crampes. Il ne reste plus qu’un grosse vingtaine de km de descente pour rejoindre Axat, cette dernière demande toutefois pleine attention du fait des nombreux gravillons (bien entendu surtout dans les virages et de préférence ceux à l’ombre!).

Au camping du Moulin pont d’Alies d’Axat nous attend un super-ravito avec fruits, charcuterie, salades de pâtes, riz etc … De quoi refaire le plein d’énergie, suivi d’une bonne douche et d’un excellent massage. Il y en a besoin, l’étape de demain (si vous le voulez bien !) s’annonçant redoutable avec 150 km et 3600m de dénivelé !

 

Pyrénées Etape 2 ; Axat – Ercé (149 km, 3600m) par cols de Pailhères / Lers / Agnès   Strava  Photos
Cette journée surclasse encore en beauté mais aussi efforts physiques celle de la veille. Départ tranquille au petit matin par 10°C de température : les 20180903_124100Lmanchettes sont bienvenues. Après 20 km de faux plat montant on attaque le vif du sujet avec les 1ières rampes à 10-11% du Port de Pailhères. Heureusement il ne fait pas trop chaud. Les jambes répondent plutôt bien mais le cœur ne monte (déjà !) plus. Au moins plus de soucis pour le 160 max ! Le sommet est toujours aussi splendide avec une étendue dégagée de vastes pâturages. Descente sur Ax-les-Thermes puis bifurcation à droite par une petite route en corniche tranquille pour éviter la nationale. Surprise du chef, on se prend 300 m de dénivelé à près de 10% de moyenne ! Heureusement le ravito n’est plus très loin à Axiat et sa superbe chapelle romane. Quelques km de roulant pour rejoindre Tarascon (Ariège) et poursuivre avec une vingtaine de km de faux-plat sur une route monotone et fréquentée, le seul et unique bémol du parcours. Je me mets en tête de 20180903_151623_001Lgroupe « aéro » pour que ça passe plus vite, ce qui me vaudra plus tard un « apéro » de Pascal le Guadeloupéen reconnaissant ! Puis ce sont les dernières difficultés avec l’enchaînement du Port de Lers et du col d’Agnès. Les pourcentages dépassent parfois allègrement les 10% et la couronne de 27 prend pour la 1ière fois du service. La récompense est au bout avec encore des paysage à couper le souffle. Et au moins cette fois nous finissons par une belle descente technique qui nous met de bonne humeur avant de rejoindre nos pénates du jour à Ercé avec toujours un super ravito d’arrivée et massages de récupération. Demain (si vous le voulez bien !) ce sera plus facile mais avec une météo à priori plus capricieuse.

 

Pyrénées Etape 3 : Ercé – Bagnères de Luchon par Cols de la Core, Portet d’Aspet et Menté : 106 km, 2450m   Strava  Photos
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Après 10km de faux-plat descendant nous bifurquons vers Seix et attaquons d’emblée l’exigeant col de la Core (d’aucuns diront que le Seix c’est toujours dur …). Bon pour être franc les jambes sont quand même moins fringantes et par rapport aux 2 journées précédentes je baisse d’un cran. Après tout il faut penser aux étapes à venir ! Le postérieur se fait sentir lui aussi … Beau panorama dégagé au sommet, puis une belle descente avec toutefois des parties humides, gaffe aux freinages sur l’angle donc !
Sympathique arrêt café à Castillon-en-Couserans pour combler l’absence de café pour cafetière défectueuse au petit déj … Puis ascension du Portet d’Aspet avec quelques rampes généreuses. Les jambes tournent déjà un peu mieux. Ravito au sommet et à nouveau belle descente malheureusement connue pour la mort de Fabio Casatelli lors du TdF de 1995 et plus récemment là où Philippe Gilbert avait été projeté par dessus un mur lors de l’édition 2018. Puis sans transition ascension du col de Menté qui se durcit nettement sur ses 7 derniers km à 8% de moyenne. Curieusement, malgré la20180904_131903L chaleur les jambes répondent plutôt bien, avec mon nouveau compagnon Ulrich nous montons à bon train et je me surprends à même passer le col au sprint !
La descente – connue elle pour la gravissime chute d’Ocana, décidément c’est dangereux les Pyrénées! – qui suit est géniale, beaux paysages, route en super état (TdF oblige !), beaux lacets avec bonne visibilité, aucune circulation ! Les derniers 20km vers Bagnères de Luchon en faux-plat montant sont moins marrants, mais en se relayant à plusieurs ils passent étonnamment vite. S’en suit le protocolle habituel à l’arrivée (buffet, douche, massage, briefing …) avec en plus une photo de groupe sur les marches du bel hôtel de ville. Demain (si vous le voulez bien !) ça ne rigole pas avec près de 2900 m de dénivelé et les mythiques Aspin et Tourmalet au programme !

 

Pyrénées Etape 4 : Bagnères de L – Argelès Gazost via cols Peyresourde, Aspin et Tourmalet : 113 Km, 3100m   Strava  Photos
20180905_091202bLBagnères de Luchon, mercredi 5 septembre, 3h30 du mat ; je suis réveillé par la pluie qui tombe à seau, en effet nous avions laissé la fenêtre ouverte. Quelle galère pour une étape comme celle-là ! La pluie était pourtant annoncée plus tard ! J’en perds définitivement le sommeil et en profite pour me raser en pleine nuit. Mais (est-ce la proximité de Lourdes ?) un petit miracle se produit au dernier moment et c’est sur le sec que nous attaquons direct les premières pentes du Peyresourde.
De suite dans le dur donc mais les jambes répondent plutôt bien et nous sommes rapidement récompensés de nos efforts par un paysage toujours aussi splendide sous une belle lumière matinale, avec cerise sur le gateau un petit arc en ciel en prime au sommet ! Mis à part quelques brumes matinales dans la vallée le temps s’est mis au beau. Inespéré ! Descente certes fraîche mais excellente sur Arreau petit village charmant avec façades à colombage et une petite halle de marché à l’ancienne,
Juste après nous attaquons le col d’Aspin tranquille au début puis plus costaud sur les derniers 7km mais sur un revêtement qui rend bien. Ravito20180905_131754L 7km plus bas puis faux-plat descendant sur Ste-Marie Campan pour bifurquer à gauche vers le début du géant des Pyrénées, j’ai nommé le fameux col du Tourmalet, le plus élevé de notre périple. 4Km assez tranquilles puis sur 13km la pente moyenne par km oscille entre 8 et 10% , La route est large, en excellent état et la circulation raisonnable. Et les jambes répondent toujours correctement. Fabuleux panorama au sommet (2115m) et encore excellente descente toutefois assez fraîche sur la 1ière partie jusque Barèges.
Les 20km restants ne sont plus qu’une formalité, nous attrapons quelques gouttes avant de reprendre le soleil et arrivons parfaitement secs à Argelès-Gazost une heure avant une averse. Tout est bien qui finit bien pour aujourd’hui, mais demain (si vous le voulez bien!) il semblera difficile de ré-éditer cet exploit car la météo semble franchement mauvaise. Il va donc falloir se motiver pour boucler les 135km et 3500m annoncés avec un sacré raidillon à la fin nommé « Bagargi » !

 

Pyrénées Etape 5 : Argelès-Gazost – Col de Bagargi via cols Soulor, Aubisque, Marie-Blanque : 134km, 3550m   Strava  Photos
Ce matin une bonne et une mauvaise nouvelle : il ne pleut pas au départ – le soleil va même apparaître de temps en temps – mais bien « barbouillé » depuis la 20180906_093315bLnuit, mon cœur est anormalement haut et passé les 10 premiers km du Soulor je sens que la journée sera longue ! En haut du Soulor la grisaille domine mais la vue est suffisamment dégagée pour profiter du spectacle grandiose en particulier sur le tronçon Soulor – Aubisque. Cette ambiance sombre donne un côté austère et mystérieux qui me rappelle un peu l’Irlande. Après un brève descente la remontée vers l’Aubisque ne présente pas de difficulté particulière mais ma méforme se confirme de plus en plus. Du reste j’ai facilement froid, surtout dans la belle descente vers Laruns pas bon signe …
Un peu de roulant jusqu’à un village appelé Bielle puis nous bifurquons vers le col de Marie-Blanque qui s’avère plus compliqué, surtout sur son avant-dernier km à 10-11% de moyenne pourtant indiqué 5% sur la borne (d’aucuns savent qu’il y a souvent de grosses erreurs, n’est-ce pas frangin?). J’atteins le Marie-Blanque avec une bielle … coulée, elle, heureusement le ravito nous y attends. A peine plus de 1000m d’altitude mais j’ai très froid malgré le rayon de soleil. Il reste env. 70Km à parcourir avec le redoutable Bagargi à la fin. Vais-je y arriver aujourd’hui, je commence à en douter …
La descente du Marie-Blanque est très rapide avec des passages à 14%, le Garmin enregistre une pointe à 82km/h. Il s’ensuit un long faux-plat 20180906_155035cLtantôt montant tantôt descendant jusque Licq-Athérey. Je suis dans un bon groupe mais pour me ménager – contrairement à mes habitudes – je me garde bien de prendre un seul relais, bien calé derrière le grand Pierre et ses 2m passés (que je remercie au passage!). Une première bosse sévère de 2-3km nous mène à Larrau – la bielle coince de plus en plus… – puis après une courte descente j’attaque en compagnie de Jacques le Normand les 10 derniers km vers le col du Bagargi.
Le % de pente moyenne annoncé sur les panneaux sur le km suivant est correct cette fois : de mémoire 4%, 6%, 7%, 8%, 9,5%, 12,5%, 13%, 12,5%, 12% puis le final à 7,5% mais à la suite d’un replat ce qui met les derniers centaines de mètres à 10-11%. Dans les faits avec des pointes à 16-17 %. Bielle coulée et turbo cassé avec mon 34-27 c’est un euphémisme de dire que je monte à l’agonie, à 6-7km/h les km paraissent interminables. « Incroyablement dur !!!» ces mots de l’organisateur Philippe Delachenal qui nous encourage dans la montée prennent tout leur sens ! De plus il se met à pleuvoir et quand enfin j’atteins le sommet à + de 1300m je suis transis de froid. Heureusement les chalets d’Iraty qui nous hébergent ne sont plus qu’à 700m. Il me faudra plus d’une heure et une bonne douche chaude pour commencer enfin à me réchauffer. Une bonne bière pression basque plus tard le moral revient également mais je ne fais pas de vieux os après le dîner … Demain (si vous le voulez bien !) dernière étape, la plus facile avec si tout va bien l’arrivée sur l’Atlantique !!!

 

Pyrénées Etape 6 : Col de Bagargi – Ciboure via St-Jean Pied de Port et l’Espagne : 127km, 1550m   Strava  Photos
20180907_103639bLCe matin une mauvaise et une bonne nouvelle : il règne une brume froide et humide qui va rapidement nous tremper dans la périlleuse descente sur la vallée (visibilité réduite, bouses de vaches, gravillons & Co …) mais cette fois rapidement je sens que la nuit fut salvatrice avec une forme quasi-revenue !  ! Je devais normalement achever cette dernière étape avec mes fidèles compagnons de route « normands » Ulrich et Jacques mais le réveil fût un peu laborieux et quand je suis enfin prêt ils sont déjà partis. Je me joins donc au groupe des « rapides » (Patrick De Biasi, Vincent Pauthier, Frédéric Pothon, Marilyne Texier, Xavier le kiné …) en me disant que si je craque je m’associerai à des plus raisonnables que nous ne manquerons pas de rattraper.
A un croisement un choix stratégique s’impose : passer par une route des crêtes splendide par beau temps mais sans intérêt voire dangereuse dans le cas contraire ou prendre une alternative moins risquée. Sur le conseil de Patrick qui connaît bien le coin nous optons pour la seconde et passons par un col de fait plus dur à prononcer qu’à monter (dans ce sens au moins), le « Burdincurutcheta » ! Dans la vallée de belles maisons basques blanches avec poutres apparentes sèment les bords des routes.
Petit arrêt tourisme à St-Jean-Pied-de-Port avec ses ruelles pavées en pente et son architecture basque typique. Un morceau de gateau basque et 20180907_122537bLc’est reparti pour le col d’Ispéguy, le dernier « vrai » de la traversée. 8Km à 5-7% de moyenne, à côté du Bagargi ça semble de la rigolade, la route est bonne et je prends un plaisir à le monter à bon train, « m’accrochant au porte-bagage » de Marilyne quand elle me passe à 2km du sommet encore dans la brume. Où se trouve le ravito du jour. Et la frontière avec l’Espagne où le soleil revient peu à peu. Vamos !
Une route large et pas trop fréquentée nous mène au petit col d’Otxondo que nous finissons « à bloc », s’ensuit une rapide descente pour revenir vers la « Francia » et Ainhoa, juste après la frontière, réputé plus beau village de France. Mais nous jetons notre dévolu sur Espelette, réputé pour ses piments et qui en terme de beauté n’est pas en reste ! Sympathique arrêt « photos – café – re-gateau basque » et ça repart !
20180907_141649LLe mini col de St-Ignace est l’occasion d’une ultime passe d’armes, je jette toutes mes forces pour rester dans la roue de Xavier avec une pointe à 163 puls./min inespérée après une semaine d’efforts. Et soudain après une courte bosse d’un coup apparaît une grande masse bleue … l’Atlantique !!! Nous y sommes arrivés ! 775Km et 17000m de dénivelé en 6 jours pour passer de la Méditerranée à l’Atlantique. Avec le passage par le Tourmalet et le redoutable Bagargi et ses pointes à 17% !  Il ne reste plus qu’à se laisser glisser vers Ciboure (voisin de St-Jean-de-Luz) en prenant de dernières photos de la côte sous un franc soleil cette fois.
Merci aux compagnons de route, merci à l’organisation Parcourir et Découvrir et en particulier aux kiné(e)s qui savaient nous retaper tant bien que mal à l’arrivée et sans qui les choses auraient été nettement plus compliquées !!! Et au prochain défi, si le cœur vous en dit ! Amitiés à tous, Stéph S.
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