L’Ardéchoise en 4 j. : les Gorges Montagne Ardéchoise
Diaporama Mer.17 juin, étape 1 : St-Félicien – Lyas, 170 km 3050m
Le + dur : lever à 4h du mat pour être à 7h au départ à St-Félicien. La récompense : un parcours exigeant mais magnifique, un accueil extraordinaire avec de nombreuses animations dans les villages, dégustation de produits locaux etc. Au Château de Liviers près de Privas où nous sommes logés, dans quelques instants un apéro sera servi avant le dîner du soir. Globalement les sensations sont bonnes, hé hé j’avais veillé à gérer l’effort.
Jeudi 18 juin, étape 2 : Lyas – Rosieres, 160 km 2000m
« Chouette Monsieur grâce à vous aujourd’hui on n’a pas école ! » se félicite un des nombreux gamins venu nous encourager avec ses camarades de classe. C’est la fête dans la quasi totalité des villages traversés ! Outre la chaleur et le vent une des « difficultés » aujourd’hui c’était de gérer les incessants ravitos qu’il n’est guère possible de ne pas honorer vu les efforts fournis par les 8000 bénévoles pour les préparer, y compris les décorations et animations les unes plus originales que les autres ! Au moins on ne risque pas de mourir de faim ou de soif, toutes les spécialités régionales y passent du nougat aux fromages sans oublier la caillette, les nombreux fruits de saison et l’incontournable crème de marrons. Impressionnante Ardéchoise ! Sensations toujours OK, les théories des livres s’avèrent pour l’instant exactes – en le gérant correctement l’effort peut être très prolongé – car jusqu’à présent cette année je n’avais encore jamais enchaîné de telles distances …
Vendredi 19 juin, étape 3 : Rosieres – Ste-Eulalie, 160 km, 3800m
« Vous en connaissez beaucoup des coins où ça ne monte pas en Ardèche vous ? » Cette réponse d’un bénévole à notre interrogation sur le profil à venir pour rejoindre le village suivant résume bien cette exceptionnelle mais éprouvante journée. « Mais l’avantage c’est que ça redescend après » Certes ! Les variations de rythme de ces incessantes ruptures de profil finissent par devenir très usantes, surtout qu’un vent de face tenace nous freine sur la majorité du parcours. Tout est bien qui finit bien car nous rejoignons notre logement du soir fourbus mais comblés d’une nouvelle journée mémorable à vélo. Bon là les jambes commencent à se faire sentir, il est vrai que je me suis à trois reprises laissé tenté à me tirer la bourre avec des « Esquimaux » réticents (un Néerlandais, un Belge et un Chtimi, et je les ai tous mis, non mais !!!). Demain dernière étape nous ramenant à St-Félicien.
Samedi 20 juin, étape 4 : Ste-Eulalie – St-Félicien, le final, 155 km, 2650 m
J’ai à peine 13 ans, sur mon Motobécane acier Reynolds bleu clair « 10 vitesses », tout à gauche en 42-26 je mouline consciencieusement et remonte des « grands » tout surpris. Cette image me revient ému à l’esprit quand à 70-80 tours minutes dans les cols je dépasse tranquillement et sans forcer des files entières de cyclos qui arrachent avec peine des développements « un plateau » plus grands que le mien. La vitesse de pédalage, l’un des éléments « clé » de la performance cycliste … Encore de superbes parcours aujourd’hui, avec un départ frisquet (à peine 10°C) depuis le gîte à 1400 m d’altitude, juste en dessous du Col du Gerbier de Jonc, 1400m. Grand bleu, mais toujours ce satané vent ! Avant de rejoindre à 2/3 de distance le parcours commun avec les coureurs du samedi nous profitons du calme absolu sur les routes. Pas un bruit, pas une voiture ! Dans les sous-bois les merles s’en donnent à cœur joie. Et juste la musique caractéristique de nos dérailleurs et nos pneus sur l’asphalte, en meilleure qualité que les jours précédents.
Au sympathique col de l’Ardéchoise (!) un magnifique panorama avec vue sur le village de Bornée … Sur la fin la chaleur commence à se faire sentir mais « vu les circonstances » les jambes tournent encore plutôt bien. Le col de Rochepaule se trouve en plein milieu du village éponyme, celui de Lalouvesc long d’une dizaine de km représente la toute dernière difficulté. Parfois il y a eu tellement de cyclistes qu’il fallait monter des portions à pied. Aujourd’hui la chaussée est effectivement bien remplie (circulation fermée, heureusement !) mais à coup de « attention à gauche, merci !!! » j’arrive même à me faufiler à un rythme qui me convient. La redescente d’une quinzaine de km sur St-Félicien refaite récemment est un pur régal, les virages s’enchaînent comme par magie et la ligne d’arrivée est franchie dans l’euphorie.
Au final : 4 jours, 640 km, 11500 m dénivelée, +27 h de selle (!), une trentaine de cols franchis, une centaine de communes traversées … Une difficulté proche de celle d’une traversée des Alpes / Pyrénées (plus de dénivelé, mais sur des efforts plus constants et répartis sur 6 jours). Fatigués, mais avec un grand sourire aux lèvres. Diaporama ici. Stéph S.